Nous lisons dans l’Impartial de
Diego-Suarez, sous le titre : « Ça continue », le filet
suivant :
C’est le bluff qui
continue et en voici encore un nouvel exemple.
Il y a huit ans que la
route des placers est commencée : elle devait être terminée en 1910 ;
or ce n’est qu’aujourd’hui qu’on s’aperçoit que les ponts vont manquer. On les
avait d’abord mis en adjudication pour cette année, mais on s’est ravisé et on
a reporté l’adjudication à l’année prochaine : les ponts ne seront sans
doute livrés que dans deux ou trois ans.
Il est facile de voir,
dans ce fait, la malice cousue de fil blanc, digne d’un Picquié. En retardant
l’adjudication et la fourniture des ponts, l’argent reste en caisse et, en fin
d’exercice, on dira : « Voyez comme les affaires sont prospères à
Madagascar, nous avons économisé tant… que nous allons verser à la caisse de réserve. »
Les bons gogos de France s’extasieront et s’écrieront que nous avons un grand
homme à la tête de nos affaires, surtout les bons journaux, ceux qu’on stimule
à nos dépens.
Mais à Madagascar, en
attendant les ponts, on marchera en filanzana, pour les gens cossus ; à
pied, à travers les sentiers boueux et rocailleux, pour les pauvres diables.
Sans commentaires !…
Les Annales coloniales
Madagascar
Les travaux d’aménagement
des périmètres de reboisement dans la région des Hauts-Plateaux se poursuivent
activement.
La création de ces
périmètres a pour objet d’inciter les populations indigènes de l’Imerina,
notamment aux environs des centres, à planter des pépinières pour la formation
des bosquets.
Déjà un peu partout, et
surtout aux environs de Tananarive, des taches de verdure tranchent sur le
vieux sol rouge d’autrefois ; déjà les habitants de certains villages
participent à ce reboisement.
Le but que poursuit
l’administration dans la régénération de la forêt malgache est aussi de
conserver et d’entretenir le domaine forestier tout en assurant, par tous les
moyens possibles, l’exploitation par les concessionnaires. La colonie cherche
également à éviter que, par des mesures de protection inapplicables, on arrive
à rendre les bois plus rares sur les marchés des villages et plus onéreux pour
les consommateurs.
Journal des débats politiques et littéraires
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