(Suite et fin.)
Toujours dans le même
ordre d’idées et à la fois pour perpétuer la mémoire d’un indigène, qui rendit
à sa patrie malgache des services éminents, et pour conserver un des rares
monuments que nous ait laissés la royauté hova, le gouverneur général a fait entièrement
restaurer le tombeau du premier ministre Rainihara et de sa famille, laissé
jusque-là dans le plus déplorable état d’abandon et de ruine. Autour de ce
monument a été tracé un jardin public qui viendra heureusement égayer le
populeux faubourg d’Isotry.
Enfin, les derniers
restes de l’immense butte qui, au temps de la domination hova, séparait la
Résidence du reste de la ville, ont définitivement disparu. C’est le terme d’un
travail commencé dès la prise de Tananarive, continué par le percement de l’avenue
de France, par la construction des immeubles du Gouvernement de part et d’autre
de cette avenue, achevé par l’aménagement sur les espaces libres de deux
jardins qui donnent accès à la Résidence.
Aujourd’hui, la ville
basse prend tournure et, d’ici une dizaine d’années, une véritable cité moderne
aura surgi du sol bouleversé de l’avenue Fallières et de l’avenue de la Gare.
Déjà la physionomie de la ville future apparaît et le plan se dessine avec
netteté dans ses grandes lignes. Pendant plusieurs mois, l’œil ne pouvait rien
distinguer au milieu de cet amas de bois, de pierres et de fer que constituait
le chantier de l’avenue nouvelle. Aujourd’hui que le déblaiement est effectué,
que les divers matériaux de l’entreprise ont reçu leur destination, il est
permis de se rendre compte du travail accompli et le coup d’œil d’ensemble est
satisfaisant.
Avec ses toits aux tuiles
rouges, ses maisons rouges à vérandas aux nombreuses colonnes et à péristyles,
transparaissant au travers des arbres d’un vert presque noir, Tananarive donne
l’impression de ces cités tranquilles de la mer Noire ou de la Côte d’Asie
Mineure, nonchalamment étendues au bord de la mer aux pieds de leurs collines
rouges, couronnées de noirs cyprès qu’elles bordent de la frange de leurs toits
roses.
E. Labrousse.
Le Courrier colonial
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