Nous avons eu récemment
l’occasion de rappeler combien le perfectionnement de l’outillage économique
permet de hâter le développement des régions les moins peuplées et les plus
lointaines.
Il est facile de se
rendre compte que Madagascar est une de nos colonies où la nécessité de cet
outillage se fait particulièrement sentir, si l’on veut tirer parti, non
seulement des troupeaux de cette île, mais encore d’autres produits également
intéressants.
Le climat varié de la
colonie lui permet de connaître à la fois les cultures des pays tempérés, qui
donnent d’excellents résultats en Émyrne, et d’une façon générale sur tout le
versant ouest de la chaîne orientale, et les cultures tropicales qui sont
adaptées généralement au climat des parties basses de la Grande Île et de tout
son littoral.
Déjà l’horticulture a
pris une sérieuse extension dans le centre de l’île : la culture des
fruits et des légumes européens a été entreprise autour de tous les grands
centres de population, et les surfaces qui lui sont consacrées vont croissantes
d’année en année !
Ce sont là de très
heureux résultats, qui ont été obtenus en une dizaine d’années seulement.
Dès l’achèvement du
chemin de fer, les Européens de la région côtière voisine de Tamatave ont pu
être facilement approvisionnés.
Au cours de la seule
année 1911, la ligne Tananarive-Brickaville a apporté de l’intérieur vers la
côte plus de 320 tonnes de fruits et légumes. Le jour où les exportations
de viande frigorifiée auront amené la création d’entrepôts frigorifiques à
Tamatave et Tananarive, obligé par suite l’administration à mettre quelques
wagons frigorifiques en service sur la ligne, on peut être certain que le
commerce d’exportation des fruits prendra vite une grande extension.
Les exemples de la
Californie, de la Tasmanie, de l’Australie, du Cap prouvent suffisamment que de
vastes débouchés lui sont offerts.
D’une part les
Mascareignes et les escales successives placées sur la route de Madagascar à
Marseille, d’autre part, divers pays de l’Europe centrale, presque tous grands
importateurs, constitueront pour les producteurs de la Grande Île une clientèle
qui augmentera rapidement.
(À suivre.)
Le Courrier colonial
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