À l’académie de
Tananarive, il a été récemment question de la colonisation de la province
d’Analalava, sur la côte ouest de Madagascar, par les Arabes Antalaotra, venus
du golfe Persique vers le huitième ou le neuvième siècle de notre ère.
Leur principal entrepôt
était Langaina, dans l’îlot de Nosy-Manja, où l’on trouve encore des vestiges
attestant la puissance de ces premiers colons qui eurent à soutenir des luttes
très vives contre les Portugais et les Sakalaves.
Attaquée à plusieurs reprises
par les uns et les autres, Langaina, alors Pangany, se releva plusieurs fois de
ses ruines. Enfin, la ville fut abandonnée vers 1659 et le roi hova
Andriamahatindriarivo, pour peupler Majunga qu’il venait de fonder, y réunit
tous les Antalaotra qui se trouvaient à Langany, Baly, Kandrany, Boina et dans
les autres petits centres du littoral.
Le commerce, autrefois
entre les mains des colons arabes, se trouva dès lors concentré à Majunga.
L’acclimatation du quinquina à Madagascar
La formation d’un trust
de la quinine va, dit-on, faire doubler le prix de ce produit si utile à nos
compatriotes des colonies.
Aussi est-il intéressant
de faire connaître que des essais de plantation de quinquina, à Analamazoatra,
ont donné des résultats encourageants pour l’avenir, bien qu’en apparence
défavorables au début. Sur 500 pieds plantés, 50 seulement ont survécu,
mais ces 50 survivants présentent tous les caractères d’une végétation
vigoureuse et saine.
Comme ils sont tous
groupés, on a voulu connaître la nature du terrain qui leur est ainsi
favorable. Ce qu’il faut, c’est un sol sablonneux, sans pierres, recouvert
d’une couche d’humus de 15 à 23 centimètres.
Dans les endroits, au
contraire, où les plants étaient morts, la couche d’humus recouvrait un
sous-sol pierreux, composé principalement de fragments de quartz mélangés avec
de l’argile.
Ces constatations sont
précieuses, elles montrent comment la culture du quinquina pourra réussir à
Madagascar. Les terres propices à cette culture n’y sont pas rares,
heureusement ; tout le sous-sol de la côte Est, surtout aux environs de
Tamatave, est composé de sable sur une largeur de plusieurs kilomètres parfois.
Le Courrier colonial
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