(Suite.)
Monsieur le Directeur du
journal Le Tamatave,
L’hospitalité que vous
avez bien voulu donner à ma précédente lettre m’encourage à vous adresser la
suite du compte-rendu de notre excursion.
Je vous ai fait connaître
l’énorme quantité de manioc qui se récoltait tous les jours à Tsarasaotra. Mais
ce domaine n’est pas le seul produisant ce précieux tubercule. D’autres
propriétaires voisins le cultivent également, et nous allons voir à quelle
utilisation il est destiné.
Renonçant au filanzane,
nous prenons la voie la plus commode, plus confortable du fleuve, et descendant
son courant, deux heures de pirogues nous amènent au domaine « Las
Palmas », autre propriété que M. Peyronnet possède en société avec
MM. Grenard jeune, et Cie.
Là aussi se voient d’interminables
enfilades de manioc, escaladant les collines, dévalant dans les bas-fonds, et
se perdant à l’horizon.
Mais une surprise d’un
autre genre vous attend au débarcadère.
À mi-coteau, au-dessus de
votre tête apparaissent de vastes constructions surmontées de cheminées qui
fument, et le bruit intense de machines qui y fonctionnent vient frapper vos
oreilles.
C’est là l’usine où
s’engloutit tout le manioc récolté dans la région, pour le transformer en
tapioca et en fécule. Chaque jour, depuis le mois de juin dernier, elle absorbe
trente-cinq tonnes de tubercules
frais, j’ai dit trente-cinq tonnes… qu’elle convertit en produits que je viens
d’indiquer, et elle continuera son œuvre jusqu’à la fin de la récolte, en
octobre prochain.
Une chaudière de la force
de 100 H. P. fournit la vapeur nécessaire au séchage des produits, et
une machine à vapeur de 18 H. P. donne le mouvement à l’outillage
employé, dont je me bornerai à donner l’énumération grosso modo. Il comprend des laveurs, des râpes, des barboteurs,
des tamis, des malaxeurs et d’autres machines, très perfectionnées et récemment
arrivées qui servent à donner la dernière main, pour ainsi dire, à
perfectionner le tapioca et la fécule.
(À suivre.)
Le Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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