(Suite et fin.)
Considérez en outre
l’avantage précieux qui résulterait pour le colon de pouvoir partir de Tamatave
ou y revenir de jour et de nuit, à l’heure qui lui serait la plus favorable, ou
que ses affaires lui imposeraient. Alors qu’aujourd’hui il ne peut en sortir
que le matin à heure fixe pour ne revenir que le soir aussi à heure fixe. Il ne
peut ainsi ni revenir le matin, ni repartir le soir.
Mon interlocuteur ayant
terminé, je lui répondis :
Je ne conteste pas les
avantages sans nombre, inappréciables, que présenterait la réfection de ce
canal. Vous ne les avez même pas tous énumérés, car il en est un entre autres,
d’une extrême importance, qui à lui seul imposerait de faire ce travail. C’est
l’assèchement et par suite l’assainissement de la grande plaine marécageuse
qui, sur plusieurs kilomètres, entoure Tamatave, et que ce canal drainera,
livrant ainsi à la culture des terres de première qualité.
Mais je ne partage pas
votre opinion quand vous parlez du mauvais vouloir de l’Administration. Ne fût-ce
que par amour-propre, – et il en a, – l’Administrateur-Maire de Tamatave ne
voudra pas laisser une mauvaise impression dans l’esprit de ses
administrés ; il est justement jaloux de sa réputation.
D’ailleurs, si les
travaux de ce canal ne sont pas encore en voie d’exécution, c’est qu’ils ne
peuvent l’être pratiquement que dans la saison sèche qui commence à peine en
septembre, et des mesures seront prises pour qu’ils soient menés rapidement.
Du reste vous avez une
garantie de leur exécution dans la promesse que Monsieur le Gouverneur Général
en a faite aux colons, et vous savez par expérience qu’il tient sa parole quand
il la donne. Vous pouvez donc être sûr que ce canal se fera, car il y tiendra
la main, d’autant plus qu’il coûtera peu de chose à la colonie, les travaux
devant en être exécutés par la main-d’œuvre pénitentiaire et prestataire.
Donc, à la prochaine
fête, je vous invite pour une nouvelle excursion sur l’Ivondro, mais cette fois
en pirogue par le nouveau canal !
Le Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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