(Suite.)
Nous avons demandé par
quelle voie l’usine de Las Palmas pouvait écouler ses produits sur Tamatave. On
nous a répondu qu’après être arrivés sur des chalands par la rivière, en face
de la gare de Mahatsara, ils étaient débarqués à dos d’homme et transportés de
même jusqu’à cette gare, d’où ils étaient expédiés sur Tamatave par le
T. C. E.
Or cette gare se trouve à
300 m. de la rivière. On devine combien ce transbordement est pénible,
coûteux, et les dangers de détérioration qu’il présente pour les produits en
cas de mauvais temps qui presque toujours se présente d’une façon si imprévue.
Mais il y a quelque chose
de bien plus irritant et qui est loin de faire honneur à notre administration.
C’est qu’à l’époque où la
France a conquis Madagascar, les colons de l’Ivondro et de toute la zone
environnante pouvaient se rendre à Tamatave avec leurs pirogues et leurs
canots, directement, sans transbordement d’aucune nature, par le Tapakala et un
canal creusé de main d’homme par Radama qui reliait le fleuve de l’Ivondro à la
rivière du Manangarèze et par suite au port de Tamatave.
C’est même par cette voie
fluviale qu’on été transportés les hommes et les canons qui allaient attaquer
le fort de Farafatra, en contournant les marais.
C’est encore par cette
voie que la Cie des Messageries françaises des Pangalanes a transporté partie
du matériel qu’elle a installé dans ses ateliers de l’Ivondro.
C’est enfin par cette
unique voie existant alors que se faisait tout le transport allant soit vers le
Sud, soit vers Tananarive.
Eh bien ! – on le
croira difficilement, mais il faut cependant le reconnaître, et il ne sera
peut-être pas inutile de le répéter, – ce que les rois de l’Émyrne, rois
sauvages, se plaît-on à dire, avaient eu l’intelligence de faire, nous, les
conquérants civilisés, nous l’avons détruit, alors que dans toutes les parties
du monde, il est bien établi que les voies de communication les plus
économiques, les plus faciles, celles que l’on s’efforce d’établir partout où
cela est possible, même en concurrence avec des chemins de fer, ce sont les
voies fluviales, le chemin qui marche.
(À suivre.)
Le Tamatave
Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire