4 avril 2014

Il y a 100 ans : Colonies pénitentiaires à Madagascar

M. Picquié, toujours préoccupé des mesures propres à développer la colonisation à Madagascar, vient de prendre une heureuse initiative ; il se propose d’organiser des camps de travaux publics, des villages de condamnés groupés en chantiers dans les régions semi-désertiques de la colonie où la population indigène ne s’est pas encore fixée et où la colonisation européenne n’a pu jusqu’ici porter son effort faute de main-d’œuvre et de voies de communication. Toute la zone moyenne de la Grande Île, notamment celle qui sépare l’Imerina des plaines de l’Ouest et du Sud, se trouve dans ces conditions. Des circonstances historiques et politiques seules l’ont laissée inhabitée. Mais elle est loin d’être infertile.
Il y a le plus grand intérêt à y attirer la population travailleuse de l’Imerina et à assurer d’autre part des communications faciles et régulières entre les Hauts Plateaux et les centres côtiers importants, préparant ainsi les voies à la colonisation européenne.
Les camps de condamnés, installés dans ces régions, seraient ensuite cédés aux émigrants, venus dès l’ouverture des nouvelles routes. C’est ainsi que M. Picquié a l’intention de créer un premier chantier au sud d’Ambalavao dans la zone inhabitée qui sépare le Betsileo du pays Bara.
La grande voie de communication qui doit relier Fianarantsoa à Tuléar d’une part et à Betroka d’autre part atteindra Ambalavao à la fin de l’année et l’installation de chantiers permettra de la pousser jusqu’aux premières vallées Bara pendant que seront poursuivis des travaux d’irrigation et de mise en culture en vue du peuplement.
Un second chantier sera installé entre Betafo et le Betsiriry dans le même but : création d’une voie de communication entre Antsirabe et le pays Sakalava, vers la Tsiribihina, développement de l’émigration vakinankaratra dans ces régions.
Ce projet qui tend à des résultats si pratiques et si utiles à la colonisation fait honneur à l’esprit d’initiative de M. Picquié et montre avec quelle sollicitude il envisage les problèmes que son administration est appelée à résoudre.

Le Courrier colonial


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