M. Picquié, toujours
préoccupé des mesures propres à développer la colonisation à Madagascar, vient
de prendre une heureuse initiative ; il se propose d’organiser des camps
de travaux publics, des villages de condamnés groupés en chantiers dans les
régions semi-désertiques de la colonie où la population indigène ne s’est pas
encore fixée et où la colonisation européenne n’a pu jusqu’ici porter son
effort faute de main-d’œuvre et de voies de communication. Toute la zone
moyenne de la Grande Île, notamment celle qui sépare l’Imerina des plaines de
l’Ouest et du Sud, se trouve dans ces conditions. Des circonstances historiques
et politiques seules l’ont laissée inhabitée. Mais elle est loin d’être
infertile.
Il y a le plus grand
intérêt à y attirer la population travailleuse de l’Imerina et à assurer
d’autre part des communications faciles et régulières entre les Hauts Plateaux
et les centres côtiers importants, préparant ainsi les voies à la colonisation
européenne.
Les camps de condamnés,
installés dans ces régions, seraient ensuite cédés aux émigrants, venus dès
l’ouverture des nouvelles routes. C’est ainsi que M. Picquié a l’intention
de créer un premier chantier au sud d’Ambalavao dans la zone inhabitée qui
sépare le Betsileo du pays Bara.
La grande voie de
communication qui doit relier Fianarantsoa à Tuléar d’une part et à Betroka
d’autre part atteindra Ambalavao à la fin de l’année et l’installation de
chantiers permettra de la pousser jusqu’aux premières vallées Bara pendant que
seront poursuivis des travaux d’irrigation et de mise en culture en vue du
peuplement.
Un second chantier sera
installé entre Betafo et le Betsiriry dans le même but : création d’une
voie de communication entre Antsirabe et le pays Sakalava, vers la Tsiribihina,
développement de l’émigration vakinankaratra dans ces régions.
Ce projet qui tend à des
résultats si pratiques et si utiles à la colonisation fait honneur à l’esprit
d’initiative de M. Picquié et montre avec quelle sollicitude il envisage
les problèmes que son administration est appelée à résoudre.
Le Courrier colonial
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