2 avril 2014

Il y a 100 ans : Les services que rendra Antsirabe

Les renseignements qui nous parviennent de Madagascar au sujet d’Antsirabe, la jolie ville d’eaux que M. Picquié a créée de toutes pièces, sont des plus encourageants.
Connues depuis quelques années à peine, les vertus curatives des eaux d’Antsirabe commencent déjà à jouir d’une réputation solide qui se répand non seulement à travers la Grande Île, mais encore à Maurice, dans l’Afrique du Sud et même à la Réunion qui possède cependant des sources rivales.
La petite ville d’Antsirabe, naguère encore pauvre village grillé par le soleil sur un plateau dénudé, est aujourd’hui une fraîche oasis ombragée de verdure et entourée de bosquets touffus de création artificielle. Tout autour, où ne se voyaient, naguère encore, qu’herbes desséchées et grises, s’étendent aujourd’hui des champs de blé, de maïs, de manioc, des bois d’eucalyptus, etc.
Une route magnifique, bordée de beaux arbres, y conduit, et dans quelques années le chemin de fer la reliera à Tananarive. Le climat y est d’une douceur et d’une salubrité renommées.
Ce n’est pas encore Vichy ni le Mont-Doré ; mais le touriste y trouve des logements confortables à bon marché, très suffisants pour un séjour de quelques semaines.
D’ailleurs, les attraits extérieurs compensent largement la modeste apparence des « villas » ; Les excursions dans les pittoresques montagnes qui entourent Antsirabe, la visite du lac de Tritriva, les promenades aux environs, la chasse aux perdreaux, aux bécassines et aux canards sauvages sont des distractions qui rendent très agréables le séjour d’Antsirabe. Ceux qui recherchent des émotions plus fortes peuvent trouver dans la chasse aux caïmans les surprises et les émotions désirées.
Dans l’esprit de son fondateur, Antsirabe favorisera le développement du tourisme avec son mouvement commercial accoutumé, et servira également de lieu de repos, de station de convalescence pour les colons et les fonctionnaires de la côte, anémiés par les lourdes chaleurs tropicales, qui ne peuvent se payer le luxe d’un voyage en France ou à la Réunion.
À l’un et à l’autre point de vue, Antsirabe rendra d’inappréciables services. Nous faisons donc des vœux pour son rapide développement.

Le Courrier colonial


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