Les renseignements qui
nous parviennent de Madagascar au sujet d’Antsirabe, la jolie ville d’eaux que
M. Picquié a créée de toutes pièces, sont des plus encourageants.
Connues depuis quelques
années à peine, les vertus curatives des eaux d’Antsirabe commencent déjà à
jouir d’une réputation solide qui se répand non seulement à travers la Grande
Île, mais encore à Maurice, dans l’Afrique du Sud et même à la Réunion qui possède
cependant des sources rivales.
La petite ville
d’Antsirabe, naguère encore pauvre village grillé par le soleil sur un plateau
dénudé, est aujourd’hui une fraîche oasis ombragée de verdure et entourée de
bosquets touffus de création artificielle. Tout autour, où ne se voyaient,
naguère encore, qu’herbes desséchées et grises, s’étendent aujourd’hui des
champs de blé, de maïs, de manioc, des bois d’eucalyptus, etc.
Une route magnifique,
bordée de beaux arbres, y conduit, et dans quelques années le chemin de fer la
reliera à Tananarive. Le climat y est d’une douceur et d’une salubrité
renommées.
Ce n’est pas encore Vichy
ni le Mont-Doré ; mais le touriste y trouve des logements confortables à
bon marché, très suffisants pour un séjour de quelques semaines.
D’ailleurs, les attraits
extérieurs compensent largement la modeste apparence des
« villas » ; Les excursions dans les pittoresques montagnes qui
entourent Antsirabe, la visite du lac de Tritriva, les promenades aux environs,
la chasse aux perdreaux, aux bécassines et aux canards sauvages sont des
distractions qui rendent très agréables le séjour d’Antsirabe. Ceux qui
recherchent des émotions plus fortes peuvent trouver dans la chasse aux caïmans
les surprises et les émotions désirées.
Dans l’esprit de son
fondateur, Antsirabe favorisera le développement du tourisme avec son mouvement
commercial accoutumé, et servira également de lieu de repos, de station de
convalescence pour les colons et les fonctionnaires de la côte, anémiés par les
lourdes chaleurs tropicales, qui ne peuvent se payer le luxe d’un voyage en
France ou à la Réunion.
À l’un et à l’autre point
de vue, Antsirabe rendra d’inappréciables services. Nous faisons donc des vœux
pour son rapide développement.
Le Courrier colonial
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