14 avril 2014

Il y a 100 ans : Quelques détails sur les inondations à Madagascar

De notre correspondant de Tananarive :
Au moment du départ du courrier, c’est-à-dire au commencement de février, nos compatriotes de Madagascar étaient toujours dans l’anxiété.
Toute la plaine des Betsimitatra était encore inondée. À Tananarive, on pouvait se croire au fond d’un vaste golfe et l’on craignait de voir beaucoup de fièvres au printemps.
Le gouverneur général a montré dans ces circonstances la plus grande activité.
Il s’est rendu le 30 janvier sur les bords de l’Ikopa à Andohatapenaka et à Nosizato, pour voir si les travaux d’aveuglement des brèches qui s’étaient produites avaient été effectués et si les mesures nécessaires étaient prises pour empêcher la rupture des points menacés.
La population indigène a été vivement touchée de la sollicitude de M. Picquié.
Dans la même journée, le gouverneur général s’est porté sur la route de Majunga et a constaté que la boue et la vase l’avaient rendue impraticable aux automobiles.
Les jours suivants, il est retourné à Andohatapenaka pour vérifier l’exécution des ordres de détail qu’il avait donnés sur place, puis sur la route de Majunga.
Le 4 février, M. Picquié est allé visiter les travaux destinés à assurer la circulation provisoire sur le remblai du pont de Tsiafahy, emporté en partie par l’inondation. Il a constaté qu’une réfection complète était indispensable ; de là, il s’est rendu sur la route de Miarinarivo, coupée par les eaux : un bac provisoire assurait les communications.
M. le gouverneur général a prescrit de nouveau de faire le nécessaire pour que la circulation normale soit rétablie sans retard sur les routes reliant Tananarive aux diverses régions de l’île.
Dans toute la colonie on signale des dégâts. Ambositra a particulièrement souffert ; les routes secondaires de cette province, même les plus solides, se trouvent dans un état lamentable ; il était impossible d’y circuler.
On aura du reste une idée de la violence des pluies tombées dans la région de Tananarive lorsqu’on saura que sur une surface de 12 kilomètres carrés, prise comme champ d’expérience, il est tombé 7 812 500 mètres cubes d’eau pendant le mois de janvier, soit, par jour, 260 416 tonnes d’eau en moyenne.

Le Courrier colonial


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