On sait les efforts que
font les éleveurs de Madagascar pour améliorer la race des bœufs indigènes, au
point de vue surtout de la boucherie. Cette question prend une grande
importance en ce moment où tant d’usines s’établissent sur un grand nombre de
points pour la préparation des viandes conservées et frigorifiées.
Ce qui importe, avant
tout, c’est de remédier au manque de précocité du bœuf malgache et à son
rendement insuffisant à la boucherie.
Le bœuf de Madagascar
n’arrive à son complet développement qu’à l’âge de cinq ans, alors que les
bovidés de races européennes, les Durban, les Limousins, par exemple, peuvent
être abattus à trois ans. Quant au rendement en boucherie, il est de 58 à
63 p. 100 du poids de la bête sur pied, selon le système d’élevage,
tandis qu’en Europe, ce rendement atteint de 65 à 70 p. 100.
On essaie en ce moment
d’un système de croisement de races introduites d’Europe, mais est-il
susceptible de donner les résultats qu’on en attend ? Certains en doutent.
Ces races étrangères s’acclimatent difficilement dans la Grande Île et les
bêtes issues de croisements n’ont pas la même force de résistance que les bœufs
indigènes. Même à Madagascar, les animaux d’une région s’adaptent mal à une
autre. Ainsi, dans une concession voisine de Diégo-Suarez, on avait fait venir
2 500 bœufs d’Analalava et de Vohémar.
Ce troupeau fut atteint
du charbon et perdit 8 p. 100 de sa masse, tandis que
200 vaches, nées dans le pays et faites à ces pâturages infectés, ne
furent atteintes que dans la proportion de ½ p. 100 ;
c’est-à-dire qu’une seule mourut.
En résumé, on croit que
l’amélioration de la race indigène dépendra surtout de sélections dans la race
locale elle-même. Celles-ci, très judicieusement faites, c’est-à-dire en
recherchant la brièveté du cou, le peu de longueur des membres par rapport à la
taille, la hauteur et l’ampleur de la poitrine, la forte saillie de la culotte,
pourront donner de très bons résultats.
Les races améliorées d’Europe
l’ont été, il ne faut pas l’oublier, grâce à une sélection de sujets pris dans
des aires géographiques voisines et l’on sait à quel point ces sélections ont
réussi ; pourquoi n’en serait-il pas de même à Madagascar ?
Le Courrier colonial
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