(Suite et fin.)
Tout s’exécuta dans le
plus grand ordre. Mgr de Saulnes fit ouvrir une enquête par le
R. P. Poirrier, supérieur des jésuites de Fianarantsoa, c’est-à-dire
du Père X…, l’homme au pistolet. Le R. P. Poirrier, « en
qui on peut avoir toute confiance », dit Mgr de Saulnes et accepta
l’administration de Madagascar, conclut au déplacement du Père X…, qui dut
transporter son pistolet pas trop loin, à huit jours de Fanjakana, lieu de ses
exploits. Il pourra, dans le même district, mais un peu à l’abri de la
surveillance directe exercée par le chef de poste, exercer son saint ministère
et ses talents de tireur.
Cette histoire donne une
haute idée de la fantaisiste administration qui dirige Madagascar. Voilà une
congrégation, non reconnue en France, dont les membres sont expulsés. À
Madagascar, le Gouverneur général traite avec cette congrégation de puissance à
puissance, reconnaît, par ses rapports officiels avec elle, son existence,
soustrait un de ses membres à la justice de droit commun pour un délit de droit
commun, attribue à la congrégation une juridiction disciplinaire : c’est
véritablement énorme ! Par une aberration dont les conséquences
dommageables se font sentir chaque jour, le ministre des Colonies a pris un
décret sur la police des cultes à Madagascar qui reconnaît implicitement les
missions. Ce n’était pas suffisant : aujourd’hui, c’est la congrégation
des jésuites qui est reconnue officiellement dans la Grande Île.
L’apaisement, jusqu’à la
capitulation, est devenu un objet d’exportation.
Victor Augagneur,
Député du Rhône,
Vice-président de la Chambre.
Les Annales coloniales
On se plaint du T. C. E. à Madagascar
Les divers éboulements,
occasionnés par les éboulements et les pluies que nous avons déjà signalées,
ont causé bien des désagréments à nos compatriotes de Madagascar.
C’est ainsi que, faute
d’un chef de train européen, les voyageurs se sont vus obligés de passer une
nuit entière dans une misérable cabane aménagée tant bien que mal, le train
ayant été arrêté par un éboulement non loin de Tamatave.
Le chef de train, qui
était un indigène, n’ayant aucune qualité pour faire rebrousser chemin au
convoi jusqu’à la plus proche station, les voyageurs durent rester sous la
pluie, attendant le bon désir de la direction du T. C. E.
Le Courrier colonial
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