27 avril 2014

Il y a 100 ans : La mentalité d’instituteurs indigènes à Madagascar

Il nous faut signaler les agissements de certains instituteurs indigènes qui échappent, dans la brousse, à tout contrôle, et abusent du prestige que leur donne leur science rudimentaire pour commettre des abus dont la Tribune de Madagascar nous donne quelques échantillons.
D’abord, sous prétexte d’enseignement pratique, ils font cultiver leur jardin et rentrer leurs récoltes par les élèves, ils leur font même récurer leurs marmites. Ensuite, ils se sont institués, d’eux-mêmes, écrivains publics et ils rédigent, moyennant finances, tout ce qu’on leur demande, et, parfois, ce qu’on leur demande n’est pas très propre.
C’est ainsi que, récemment, un instituteur indigène écrivit, dans le style dont il était capable, bien entendu, une dénonciation calomnieuse au premier chef, contre un gouverneur hova dont l’administration n’avait jamais eu qu’à se louer.
Ce fonctionnaire indigène s’était attiré la rancune d’une personnalité locale, qui paya l’instituteur pour le dénoncer, et celui-ci trouva tout simple d’exécuter cette triste besogne.
Le dénonciateur, qui a signé le papier, va être traduit en justice ; mais qu’adviendra-t-il de l’instituteur, et que peut-on attendre d’éducateurs aussi complètement dépourvus de sens moral ?
Il y a là des réformes profondes et urgentes à accomplir, qui nécessitent l’intervention d’un directeur de l’enseignement énergique.
Ce n’est pas l’affaire d’un jour, nous le savons bien ; mais il importe de commencer immédiatement cette œuvre de salubrité.

Le canal d’Ivondro à Tamatave

On se préoccupe toujours, à Tamatave, de la question du canal d’Ivondro.
Certains préféreraient une route plutôt qu’un canal, bien que celui-ci doive être la continuation logique du canal d’Andevorante, prolongé vers le sud. Les partisans de la route font observer que la locomotion par terre est plus rapide que par eau. Leurs adversaires répondent que cette dernière est plus économique.
La meilleure solution serait évidemment une route longeant le canal, mais nous craignons que les finances de la colonie ne se prêtent pas encore à la dépense considérable qu’impliquerait la réalisation de ce double projet.

Le Courrier colonial


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