Il nous faut signaler les
agissements de certains instituteurs indigènes qui échappent, dans la brousse,
à tout contrôle, et abusent du prestige que leur donne leur science
rudimentaire pour commettre des abus dont la Tribune de Madagascar nous donne quelques échantillons.
D’abord, sous prétexte
d’enseignement pratique, ils font cultiver leur jardin et rentrer leurs
récoltes par les élèves, ils leur font même récurer leurs marmites. Ensuite,
ils se sont institués, d’eux-mêmes, écrivains publics et ils rédigent,
moyennant finances, tout ce qu’on leur demande, et, parfois, ce qu’on leur
demande n’est pas très propre.
C’est ainsi que,
récemment, un instituteur indigène écrivit, dans le style dont il était
capable, bien entendu, une dénonciation calomnieuse au premier chef, contre un
gouverneur hova dont l’administration n’avait jamais eu qu’à se louer.
Ce fonctionnaire indigène
s’était attiré la rancune d’une personnalité locale, qui paya l’instituteur
pour le dénoncer, et celui-ci trouva tout simple d’exécuter cette triste
besogne.
Le dénonciateur, qui a
signé le papier, va être traduit en justice ; mais qu’adviendra-t-il de
l’instituteur, et que peut-on attendre d’éducateurs aussi complètement
dépourvus de sens moral ?
Il y a là des réformes
profondes et urgentes à accomplir, qui nécessitent l’intervention d’un
directeur de l’enseignement énergique.
Ce n’est pas l’affaire
d’un jour, nous le savons bien ; mais il importe de commencer
immédiatement cette œuvre de salubrité.
Le canal d’Ivondro à Tamatave
On se préoccupe toujours,
à Tamatave, de la question du canal d’Ivondro.
Certains préféreraient
une route plutôt qu’un canal, bien que celui-ci doive être la continuation
logique du canal d’Andevorante, prolongé vers le sud. Les partisans de la route
font observer que la locomotion par terre est plus rapide que par eau. Leurs
adversaires répondent que cette dernière est plus économique.
La meilleure solution
serait évidemment une route longeant le canal, mais nous craignons que les
finances de la colonie ne se prêtent pas encore à la dépense considérable
qu’impliquerait la réalisation de ce double projet.
Le Courrier colonial
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