19 mai 2014

Il y a 100 ans : Dans la léproserie (16)

(Suite et fin.)
L’ombiassy triomphant regarde ce grand forfait accompli, cette vengeance éclatante tirée des oppresseurs : la profanation des tombes ! les morts privés de sépulture ! Désormais les Vazahas vont fuir, puisque leurs morts sont dépossédés du sol, que leurs ancêtres ne peuvent reposer dans l’île rouge, et que, selon la tradition, nul étranger ne restera dans le pays malgache si ses Pères ne le protègent !
Et tandis que les nègres se contorsionnent à la lueur du feu indompté et que les Hovas, à l’écart, sourient en silence, l’ombiassy recueille des ossements et fait des sortilèges. Des groupes, au hasard, se dispersent dans la campagne obscure.
Tendrement enlacés, la petite ramatoa et son amant disparaissent aux confins de la vallée. Des ombres claudicantes prennent la route ; elles vont là-bas, dans la grande ville ou le village perdu, frapper à la porte de leur demeure, éveillant dans la nuit les parents qui tressaillent devant ceux qui ne sont plus tout à fait des vivants.
Tout s’efface par degrés ; le feu s’éteint ; l’ombre règne.
Et le silence laisse tomber son rideau de velours.
Marguerite Augagneur.
Mercure de France

La sécurité de la navigation à Madagascar

Une commission a été nommée à Diégo-Suarez par le gouverneur général pour étudier la réglementation relative à la sécurité de la navigation maritime. Ce n’est pas tant la réglementation que la sécurité même de la navigation dont il y a lieu de s’inquiéter. Ainsi, les entrées des ports de la côte est sont insuffisamment éclairées et balisées, notamment celles de Mananjary et Farafangana. La nuit et par les temps couverts, les capitaines de navires se dirigent un peu à l’aveuglette dans ces parages.
Un pilote disait récemment à notre correspondant qu’en approchant de Mananjary, il gouvernait ayant comme point de repère un arbre perché sur une colline. C’est insuffisant ! Supposons qu’un jour l’arbre soit abattu, entre deux voyages du navire. Sur quoi se guiderait l’infortuné pilote ?
Bien des améliorations sont nécessaires à ce point de vue !

Le Courrier colonial


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