(Suite et fin.)
L’ombiassy triomphant
regarde ce grand forfait accompli, cette vengeance éclatante tirée des
oppresseurs : la profanation des tombes ! les morts privés de
sépulture ! Désormais les Vazahas vont fuir, puisque leurs morts sont
dépossédés du sol, que leurs ancêtres ne peuvent reposer dans l’île rouge, et
que, selon la tradition, nul étranger ne restera dans le pays malgache si ses
Pères ne le protègent !
Et tandis que les nègres
se contorsionnent à la lueur du feu indompté et que les Hovas, à l’écart,
sourient en silence, l’ombiassy recueille des ossements et fait des sortilèges.
Des groupes, au hasard, se dispersent dans la campagne obscure.
Tendrement enlacés, la
petite ramatoa et son amant disparaissent aux confins de la vallée. Des ombres
claudicantes prennent la route ; elles vont là-bas, dans la grande ville
ou le village perdu, frapper à la porte de leur demeure, éveillant dans la nuit
les parents qui tressaillent devant ceux qui ne sont plus tout à fait des
vivants.
Tout s’efface par
degrés ; le feu s’éteint ; l’ombre règne.
Et le silence laisse
tomber son rideau de velours.
Marguerite Augagneur.
Mercure de France
La sécurité de la navigation à Madagascar
Une commission a été
nommée à Diégo-Suarez par le gouverneur général pour étudier la réglementation
relative à la sécurité de la navigation maritime. Ce n’est pas tant la
réglementation que la sécurité même de la navigation dont il y a lieu de
s’inquiéter. Ainsi, les entrées des ports de la côte est sont insuffisamment
éclairées et balisées, notamment celles de Mananjary et Farafangana. La nuit et
par les temps couverts, les capitaines de navires se dirigent un peu à
l’aveuglette dans ces parages.
Un pilote disait
récemment à notre correspondant qu’en approchant de Mananjary, il gouvernait
ayant comme point de repère un arbre perché sur une colline. C’est
insuffisant ! Supposons qu’un jour l’arbre soit abattu, entre deux voyages
du navire. Sur quoi se guiderait l’infortuné pilote ?
Bien des améliorations
sont nécessaires à ce point de vue !
Le Courrier colonial
L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
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