24 mai 2014

Il y a 100 ans : Histoire d’un petit lépreux

Les Missions catholiques du 3 avril publient le touchant épisode qu’on va lire et qui est extrait d’une lettre de la supérieure de la léproserie de Marana, près Tananarive (Madagascar).
Tout dernièrement, on vint me prévenir qu’un tout jeune lépreux attendait à la porte et sollicitait la faveur d’être admis. J’allai à lui et je me trouvai en présence d’un pauvre petit garçon d’une dizaine d’années, presque nu, un bâton à la main et portant au cou un scapulaire et un chapelet. Il avait les mains et les pieds ensanglantés, car il avait marché un jour et demi et couché à la belle étoile, dans un champ de manioc. Il raconta qu’il n’avait pas connu son père et que sa mère, protestante, l’avait chassé de chez elle en voyant qu’il était frappé de la terrible maladie. Il avait été instruit et baptisé par un missionnaire catholique ; mais, du jour où il s’était vu atteint de la lèpre, il n’avait plus osé aller à l’école de la mission. Il avait vécu misérablement de quelques aumônes, chassé et rebuté par tout le monde. « Je faisais quand même ma communion du premier vendredi du mois, ajoutait-il ; jamais je n’aurais voulu la manquer. »
Un jour, le Père lui dit : « Tu es lépreux, mon pauvre petit ; si tu veux trouver des vraies mamans pour te soigner et pour t’aimer, va à Marana ; tu y trouveras des Sœurs missionnaires françaises qui te recevront ; mais c’est loin ! il te faudra beaucoup marcher. »
Il s’était bravement mis en route de suite, demandant son chemin et finissant par arriver à son but, mais mourant de fatigue et de faim. Sur lui, il avait quatre sous. Je lui demandai pourquoi, avec ces quelques sous, il n’avait pas acheté du manioc pour se nourrir, il me répondit : « Oh ! non, je ne voulais pas les dépenser. Je les apporte à la Sainte Vierge, à qui je les ai promis ! »
Le pauvre petit a enfin trouvé à la léproserie de Marana ce qu’il cherchait : des cœurs pour l’aimer et des mains charitables pour le soigner. N’est-ce pas touchant ?

La Croix


L'intégrale en un livre numérique (un volume équivalant à 734 pages d'un ouvrage papier), disponible en deux endroits:
  • Lulu, intermédiaire habituel de la Bibliothèque malgache, au format epub - sans couverture: 6,99 €
  • Amazon, qu'il est inutile de présenter, au format Kindle (Calibre, un logiciel gratuit, permet de convertir aisément en epub si on ne possède pas de liseuse spécifique): 7,49 €

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire