26 mai 2014

Il y a 100 ans : Une cité de lépreux (1)

La lèpre et les lépreux redevenus d’actualité ! Qui pouvait s’y attendre ? Et c’est cependant la vérité ! Paris, depuis quelques années, compterait plus de trois cents lépreux, le nombre en irait toujours croissant, et il en serait de même du reste de la France. Est-ce une importation de nos colonies ? Est-ce le résultat du véritable déluge d’étrangers de tous les climats sous lequel nous sommes à la veille d’être noyés ? Force a été récemment, quoi qu’il en soit, de se remettre, comme il y a des siècles, à combattre ce fléau renouvelé du Moyen Âge. À cette heure même, une commission instituée par le Ministère de l’Intérieur en étudie officiellement les moyens, et l’on n’en lira qu’avec un intérêt plus vif cette curieuse et émouvante histoire d’une léproserie de Madagascar dernièrement dévastée par un incendie.
Figurez-vous une presqu’île, baignée d’un côté par la mer, de l’autre par une large rivière, et couverte à perte de vue d’une forêt de palmiers et d’eucalyptus. C’était là, dans ce cadre d’ombrages vierges entourés d’eau, que Mgr Crouzet et l’abbé Lasne, avec l’encouragement du général Galliéni, et sur l’initiative de l’administrateur provincial, M. Bénévent, établissaient, en 1892 [sic], une véritable cité destinée à recueillir la population lépreuse de la colonie. On défrichait d’abord une inextricable brousse, on abattait des bois entiers, et l’on installait ensuite, sur leur emplacement devenu libre, le long d’avenues régulières bordées de grands eucalyptus, six villages de cases en palmier à épaisses toitures de feuillages, largement distantes les unes des autres. On bâtissait aussi une infirmerie, une chapelle, une école, un dispensaire, également en palmier et en feuillages, puis on donnait à chaque famille une case où il y avait des nattes pour y manger et y dormir, des ustensiles de ménage et trois pierres qui étaient le foyer. Des Sœurs de Saint-Vincent de Paul s’occupaient du dispensaire, de l’infirmerie et de l’école, un missionnaire desservait la chapelle, un médecin militaire dirigeait le service médical, un piroguier logé près de la rivière passait les allants et venants dans sa pirogue, et la brousse, dans la campagne, était à qui la cultivait. La léproserie d’Anbatoabo, dans le Faravangana, était fondée.
(À suivre.)

Le Gaulois


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