Sous ce titre, l’actif et distingué chef du service de
colonisation à Madagascar, M. Carle, publie dans la Dépêche coloniale (8 nov. 1912), un article qui ne doit
pas passer inaperçu. La déforestation de Madagascar est un sujet dont nous
avons, à la suite surtout de MM. Jumelle et Perrier de la Bâthie, souvent
entretenu les lecteurs de cette Revue. Voici que, cette fois, c’est l’une des
voix les plus autorisées de notre Grande Île qui s’élève et qui dit :
« De toute façon il est urgent de prendre des mesures, car avant dix ans,
si l’on n’y met ordre, cette forêt aura disparu. » En 1889, Baron estimait
à 65 kilomètres carrés la forêt de l’Est ; en la limitant réellement,
on peut admettre que, pour cette zone, elle mesurait au moins
1 600 000 hectares et que sa superficie est actuellement tombée
à 300 000 hectares. Treize cent
mille hectares de forêts, et seulement dans l’Est de Madagascar, ont disparu en
vingt-deux ans. Ce chiffre colossal se passe de commentaires.
L’indigène fait disparaître la forêt pour préparer des
terrains de culture, pour établir une rizière de montagne (tavy) ; il faudra donc agir avec prudence, et une série de
mesures pour donner aux indigènes les terrains de culture dont ils ont besoin,
pour éviter la famine, sont indispensables. M. Carle indique ces mesures à
prendre ; espérons que son cri d’alarme sera entendu et que
M. Picquié voudra que son passage à Madagascar, déjà fécond en résultats,
soit encore marqué par l’organisation méthodique de la résistance contre la
déforestation indigène.
Em. Perrot.
La Quinzaine coloniale
Extrait de Madagascar il y a 100 ans. Janvier 1913.
L'ouvrage est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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