3 janvier 2013

Il y a 100 ans : Un cyclone à Diégo-Suarez


Nous recevons du vénérable vicaire apostolique de Madagascar nord et nous nous empressons de publier la lettre suivante qui nous apporte de navrants détails sur les désastres accumulés par un cyclone. Daigne la charité de nos lecteurs venir promptement en aide à cette mission si éprouvée.
Lettre de Mgr Corbet, de la Congrégation du Saint-Esprit, vicaire apostolique de Madagascar nord.
Un épouvantable cyclone s’est abattu sur Diégo-Suarez, le 24 novembre dernier.
Impossible de se faire une idée des mortelles angoisses par lesquelles nous avons passé pendant cette journée et la nuit suivante… Notre maison d’habitation, construite en pierres pourtant, semblait remuer comme un navire ! Une partie de la toiture fut découverte et tout fut inondé dans l’intérieur ; il ne restait plus qu’une chambre isolée un peu habitable. À la cathédrale, la grande porte qui donne à l’ouest et qui faisait face à l’ouragan, fut enfoncée, et l’eau entra par torrents, avant qu’on pût, au prix d’efforts inouïs, tout barricader.
La cathédrale et notre maison de Communauté ont donc beaucoup souffert ; mais elles sont restées debout. Malheureusement, les autres constructions de la mission sont presque toutes détruites. Celles qui ne sont pas renversées : l’école, l’orphelinat, la menuiserie, la cuisine, le magasin, la salle de bain et la case des domestiques sont terriblement ébranlés.
Chez les Sœurs, les dégâts sont affreux. La toiture du dortoir et de l’école ont été complètement enlevées et ces deux maisons sont devenues des lacs.
Le même désastre s’est étendu à toute la ville ! Les casernes sont en partie renversées, le bureau de l’État-major, les magasins de l’Intendance sont fortement endommagés et ont des dégâts énormes. Trois torpilleurs ont été coulés. La Résidence de l’Administrateur en chef, le Tribunal, les hôtels, parmi lesquels un hôtel neuf qui a coûté 2 millions, les magasins du Commerce, tout est ébranlé, et partout ce sont des pertes irréparables. Mais les plus malheureux, sans contredit, ce sont les pauvres si nombreux dans la ville ; presque toutes leurs cases sont détruites. À la première enquête, on a évalué à 6 000 le nombre des créoles et des Malgaches sans abri, et, dès maintenant, on estime à 12 millions environ les dégâts et les pertes. Voilà pour la ville.
La campagne et toute la province de Diégo-Suarez n’ont pas été mieux traitées. Nous y avons six postes : Aramakia, Mahagaga, Sakarami, Arkorika, Cap Diégo et la montagne d’Ambre. Les chapelles établies dans les quatre premiers ont été renversées, les deux autres sont fortement endommagées.
Avec mes maigres ressources je suis incapable absolument de parer aux nécessités les plus urgentes. Dans ma longue existence, je n’ai jamais rencontré pareille épreuve ! La Colonie promet bien de venir en aide aux nécessiteux ; mais ces secours seront certainement très insuffisants pour nos misères actuelles.
Les Missions catholiques

L'ouvrage est disponible en version papier (123 pages, 10 € + frais de port) ou en version epub (4,99 €).

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