Les plaintes relatives aux vols de bœufs se multiplient à
Madagascar.
Les voleurs sont d’une adresse et d’une habileté
surprenantes. Voler un bœuf pour le tuer, n’est rien ; mais voler un
troupeau tout entier et le conduire à bon port est chose plus difficile.
Les voleurs vont d’abord enterrer sur le parcours choisi
pour le retour, des provisions de nourriture qui permettront de ne plus
s’arrêter qu’à l’épuisement complet des bêtes et des gens. Ces vivres cachés
dans des gaines de bananiers consistent en viande sèche, en bananes fumées, en
riz cuit au sucre ou au miel.
Ces précautions prises, les complices se rendent au lieu
désigné par des sentiers différents.
Si le troupeau est dans un parc, un homme muni d’un ody
spécial, dont l’efficacité est reconnue, fait sortir un bœuf, puis deux, puis
trois, puis tous sans les faire crier.
La bande entoure le troupeau, le pousse doucement d’abord
pour éviter le bruit, puis, à une certaine distance commence une course rapide
qui ne cessera qu’à deux ou trois jours de marche de là.
Puis, après le partage, les voleurs font bombance.
Jusqu’ici on n’a pas pu enrayer le mal parce que les peines
sont trop bénignes ; aussi les voleurs s’en moquent.
Il conviendrait de faire de véritables exemples et
d’appliquer le maximum de la peine pour chaque délit prouvé.
En très peu de temps, on arriverait ainsi à en finir avec
les vols de bœufs.
Il conviendrait surtout de modifier les peines à infliger et
de les adapter à la mentalité malgache.
Le Tamatave
Extrait de Madagascar il y a 100 ans. Janvier 1913.
L'ouvrage est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).
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